Rencontre GA France-Birmanie autour de Aung MYO MIN, ministre des droits humains du Gouvernement en exil d’Unité Nationale
Le 1er février 2021, les autorités militaires de la Birmanie ont renversé le Gouvernement d’unité nationale, élu depuis novembre 2020, pour y imposer une dictature. Ce coup d’État a mis un terme à la transition démocratique du pays, entraînant des conséquences désastreuses dans les domaines humanitaire, social, économique, de la sécurité et des droits de l’homme.
Le 1er février 2022, date funeste de l’anniversaire du coup d’État, le groupe d’amitié France – Birmanie a rencontré le ministre des droits humains du Gouvernement d’unité nationale, désormais en exil, Aung MYO MIN. Premier haut responsable birman à afficher ouvertement son homosexualité, il est une figure de la défense des droits de l’Homme dans son pays.
Cette rencontre, chargée de symbolique, nous a permis de revenir sur la situation du pays depuis cette tragédie ainsi que sur les armes politiques et diplomatiques utilisées par le pouvoir en exil pour lutter contre la junte militaire birmane en place.
A l’occasion de cet anniversaire, les opposants au régime militaire ont appelé à la tenue d’une « grève silencieuse ». Les rues se sont vidées, de nombreux magasins sont restés fermés et des manifestations ont eu lieu.
Les rébellions se sont multipliées depuis un an et ont été accompagnées d’une répression plus intense, plus violente. À ce jour, plus de 1 500 civils ont été tués par les forces de sécurité, près de 9 000 seraient détenus selon un observatoire local qui dénonce des cas de viol, de torture et des exécutions extrajudiciaires. Par ailleurs, 400 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, un nombre à ajouter à celui des 340 000 personnes qui étaient déjà dans cette situation avant le coup d’État.
Face à cette situation, l’ONU a lancé une enquête sur des crimes contre l’humanité, via son mécanisme d’enquête indépendant pour la Birmanie, créé par le Conseil des Droits de l’Homme de l’organisation en septembre 2018.
Les États-Unis, en coordination avec le Royaume-Uni et le Canada, ont également imposé des sanctions financières à l’encontre de sept personnes et de deux entités liées au régime militaire de la Birmanie. De plus, les groupes TotalEnergies, Chevron et Woodside ont décidé de se retirer de la Birmanie, un coup dur pour la situation économique du pays.
Le groupe d’amitié a exprimé à l’unisson son envie d’agir pour le retour de la démocratie en Birmanie. Une proposition de résolution, cosignée par la quasi-totalité des députés de l’Assemblée nationale, a été adoptée à l’unanimité, le 23 février dernier, pour soutenir le peuple birman, condamner les agissements des militaires au pouvoir et encourager les actions du gouvernement français en faveur d’une résolution pacifique de la crise !