Question au Gouvernement sur la politique spatiale française et européenne
Le mercredi 1er août 2018, lors de la dernière séance de Questions au Gouvernement de l’année, j’ai interrogé Mme Frédérique VIDAL, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ma question faisait suite à mon déplacement en Guyane française, à Kourou, pour assister au lancement de quatre nouveaux satellites Galileo par une fusée Ariane 5 en tant que co-Président du groupe d’études « Secteur aéronautique et spatial » à l’Assemblée nationale.
En effet, le mercredi 25 juillet 2018, Ariane 5 a parfaitement réussi son troisième lancement de l’année depuis le Centre Spatial Guyanais. Elle a mis en orbite quatre nouveaux satellites du programme européen Galileo. Ce nouveau succès permet désormais à la constellation Galileo d’être pleinement opérationnelle. C’est un projet d’indépendance stratégique porté par la France depuis 1993, puis par l’Europe dès 2003. Il nous permet de disposer du système de navigation par satellites le plus précis, fiable, et sécurisé, qui servira en matière d’agriculture, de protection civile, ou encore de transports.
Cet outil donne à la France et à l’Europe une indépendance stratégique, aujourd’hui plus que nécessaire compte tenu de la versatilité américaine et de l’instabilité mondiale. Comment en effet rester insensible devant un fournisseur, même allié, qui déciderait seul de couper la couverture GPS d’une zone de conflit ? Ou de changer la puissance d’un signal ?
Mais ce succès français et européen remarquable ne doit pas masquer les bouleversements majeurs que connait le secteur spatial. Tout d’abord, les acteurs privés du « New Space » comme SpaceX, Amazon, Google ou Facebook bousculent nos champions industriels, notamment avec des projets innovants comme des lanceurs réutilisables et à bas coût. Ensuite, les pays qui ambitionnent d’entrer dans le « club spatial » n’ont jamais été aussi nombreux : la Chine, la Corée, l’Inde, ou les Émirats arabes unis.
La création du CNES par le Général de Gaulle, voilà 50 ans, a permis à la France de se projeter dans la conquête et la construction de l’espace. La France, puis l’Europe, sont désormais des leaders mondiaux en matière de lanceurs et de conception de satellites, gage d’autonomie politique, de sécurité et de compétitivité. Ma question à Frédérique VIDAL, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, portait ainsi sur les mesures que le Gouvernement met en œuvre pour préserver nos activités spatiales et conserver notre leadership et notre excellence, tant sur les lanceurs que sur la production de satellites.