Atterrissage réussi pour la mission aéro !
Après six mois de travail et plus de 130 personnes auditionnées, le rapport de la mission sur l’avenir de l’aéronautique en France est enfin prêt !
Il est accessible ici : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-eco/l15b4892_rapport-information#
J’ai eu le plaisir de le présenter, avec Sylvia PINEL, devant la Commission des affaires économiques le mercredi 12 janvier dernier. Ensemble, nous portons 46 recommandations pour améliorer l’avenir de l’aéronautique en France.
Ce grand travail de recherche a renforcé notre confiance dans la filière aéronautique pour relever les défis auxquels elle est confrontée. En effet, le secteur traverse des difficultés importantes :
- La crise de la COVID-19 a brusquement mis à l’arrêt le trafic aérien, qui a baissé de 60% en 2020 par rapport à 2019. Cette baisse brutale a eu des conséquences directes sur l’industrie : baisse des effectifs, baisse des exportations, perte de chiffre d’affaires, etc.
- Les conséquences du réchauffement climatique interrogent le rapport de notre société à l’avion. En participant à hauteur de 2 à 3% d’émissions mondiales de gaz à effets de serre, le secteur doit accélérer ses efforts de décarbonation, efforts qu’il a engagés depuis déjà longtemps.
Nous sommes convaincus que les progrès technologiques et leurs applications opérationnelles permettront de décarboner le transport aérien. Le secteur aéronautique français doit être leader sur le sujet. C’est d’autant plus nécessaire que pour certains trajets, l’alternative à l’avion n’existe pas !
Dès lors, voici les solutions que nous avons identifiées pour accélérer la décarbonation du transport aérien.
A court terme, trois leviers sont mobilisables :
- Le renouvellement des flottes, qui permettent des gains de carburant et d’émissions de CO2 de l’ordre de 15 % à 25 %. Ce renouvellement est indissociable de la question de la fin de vie des aéronefs : il convient donc de redoubler d’efforts pour améliorer leur recyclage ;
- L’utilisation des carburants d’aviation durables, insuffisamment utilisés aujourd’hui par faute de demande et d’une bonne structuration de la filière de production. Cette structuration doit être encouragée, tout autant que l’adoption de mandats d’incorporation obligatoires ambitieux aux niveaux européen et international ;
- L’optimisation de la gestion du trafic aérien et des opérations au sol. Sur les tarmacs, cela passe par l’électrification des engins au sol et de l’alimentation de l’avion lorsqu’il est en phase de roulage ou à l’arrêt. En vol, la systématisation des approches en descente continue lors de l’atterrissage et le déploiement progressif des pratiques d’éco pilotage permettront de mieux optimiser la consommation de carburant.
À moyen terme, le développement de l’avion électrique et de l’avion à hydrogène sont des projets intéressants qui constituent une véritable opportunité pour désenclaver les territoires et pour décarboner efficacement le transport aérien. S’agissant de l’avion à hydrogène, la production massive d’hydrogène décarboné sera l’un des grands défis à relever.
Par ailleurs, l’industrie aéronautique française doit maintenir son excellence au regard de la compétition internationale. Les bénéfices du plan de soutien à l’aéronautique mis en place par le Gouvernement mi-2020 sont incontestables. Il conviendra néanmoins de veiller aux conséquences de l’arrêt progressif des aides conjoncturelles, notamment pour les plus petites entreprises de la filière.
La filière aéronautique dispose de nombreuses qualités qui lui permettent de poursuivre sa modernisation : une bonne articulation entre la recherche et ses débouchés industriels, la double dualité des activités, entre civil et militaire d’une part et entre aéronautique et spatial d’autre part. Une diversification des activités chez les sous-traitants pourrait permettre d’améliorer le potentiel de cette industrie. Par ailleurs, il est important que l’ensemble de la chaîne s’approprie les technologies caractéristiques de l’industrie du futur.
Enfin, l’industrie aéronautique est riche d’un niveau de compétences particulièrement élevé : l’attractivité des emplois de la filière doit donc être maintenue. Le renforcement du lien entre l’éducation nationale et le monde de l’entreprise pourrait favoriser son attractivité.
Ce travail de longue haleine a été particulièrement passionnant. A travers les auditions que nous avons menées, les contributions écrites que nous avons lues, les débats que nous avons eus, je ressors grandi de cet exercice. Je suis aussi rassuré : l’aéronautique fait toujours rêver ! Tellement rêver que l’avion reste un connecteur essentiel entre les Hommes de notre planète, vecteur de connaissance mutuelle, d’enrichissement, de tolérance et, probablement, de paix.
Je vous invite à retrouver ma présentation du rapport ainsi que mes échanges avec les députés de la Commission dans la vidéo ci-dessous :