Commission des affaires économiques – Audition de Jean-Bernard LÉVY, Président-Directeur général d’EDF
Mercredi 10 février 2021, les commissions des affaires économiques et du développement durable auditionnaient Jean-Bernard LÉVY, Président-Directeur général d’EDF.
La filière nucléaire française s’est lancée, au tournant des années 2000, dans la conception d’un « nouveau nucléaire », avec le réacteur nucléaire européen à eau pressurisée (EPR). Développé en France, ce projet avait pour objectif non seulement de renouveler le parc nucléaire français, mais aussi de proposer à nos partenaires européens et étrangers une vente « clé en main ».
Mais le lancement peut-être précipité des chantiers des deux premiers EPR, en Finlande et à Flamanville, a conduit à sous-estimer les difficultés et les coûts de construction qui ont dérivé, et à surestimer la capacité de la filière nucléaire française à y faire face, au prix de risques financiers pour les entreprises du secteur.
Dans un rapport de 2020, la Cour des comptes a ainsi demandé un retour d’expérience sur cette démarche, notamment sur les EPR construits ou en construction en Finlande, au Royaume-Uni et en Chine, avant toute décision de construction de réacteurs nouvelle génération, y compris à l’export.
Pourtant, il est indéniable que l’exportation de notre savoir-faire en la matière dans les années et décennies à venir sera indispensable pour maintenir à flot la filière nucléaire française en raison du montant des contrats en jeu. La Pologne a par exemple ouvert un appel d’offres pour la construction de six réacteurs nucléaires en vingt ans pour un montant de 34 milliards d’euros, avec la mise en service du premier d’entre eux dès 2026.
L’avantage qu’a EDF sur ce type de projets à l’international est sa capacité à les prendre en charge dans leur entièreté, depuis la conception des centrales, leur construction, en passant par leur exploitation et leur démantèlement, sans oublier l’enfouissement des déchets.
Dans ce contexte, j’ai interrogé Jean-Bernard LÉVY, Président-Directeur général d’EDF, sur les conséquences du projet « Hercule », qui vise à scinder le groupe en trois entités distinctes, dont l’une dédiée au nucléaire, l’une à la distribution d’électricité et aux énergies renouvelables, et la dernière aux activités hydrauliques, sur notre capacité à exporter notre expertise dans l’énergie nucléaire et le renouvelable.
Je vous invite à retrouver dans la vidéo ci-dessous mon intervention, ainsi que la réponse de Jean-Bernard LÉVY, Président-Directeur général d’EDF :