Mission parlementaire en Albanie
Après des décennies d’une dictature sanglante, dont elle n’est sortie qu’en 1991, l’Albanie met les bouchées doubles pour entrer dans les instances d’une Europe dont elle est un maillon essentiel dans les Balkans. En tant que membre du groupe d’amitié France-Albanie à l’Assemblée nationale, j’ai participé à une mission parlementaire dans ce pays du 14 au 19 septembre 2020.
Notre délégation a immédiatement été reçue à Tirana par Edi RAMA, Premier ministre et Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Nous avons ensuite quitté la capitale pour nous rendre à Gjirokastër, municipalité du sud de l’Albanie, où nous avons été reçus par Mirela KUMBARO, Présidente du groupe d’amitié parlementaire Albanie-France, et Flamur GOLEMI, maire de Gjirokastër. Le centre historique de la ville est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005, en tant que rare exemple d’un style architectural typique de la période ottomane. Nous avons longuement échangé sur la politique d’urbanisme, les procédures de permis de construire et la conservation du patrimoine.
Le lendemain, nous avons quitté Gjirokastër pour Korçë via Përmet et Erseke. Un voyage de près de 6 heures dans un relief montagneux très proche de mes Pyrénées natales. Surnommée un temps le « Petit Paris de l’Albanie », la ville de Korçë est encore marquée par l’ancienne présence française. On y trouve un collège et lycée français ainsi qu’une Alliance française dynamique.
Nous avons longuement échangé avec Sotiraq FILO, maire de Korçë, sur les moyens de former et de retenir la jeunesse albanaise sur son sol, afin à la fois d’éviter une recherche de développement économique hors des murs, mais également de permettre au pays de bâtir son propre développement économique. Nous avons envisagé un échange entre l’université de Korçë et celle de Toulouse pour implanter une formation informatique, puis une maison des startups type « Station F ».
En présence du docteur Ilia SKËNDI, consul honoraire de France à Korçë, nous avons déposé une gerbe au cimetière militaire français, où reposent 640 soldats morts pour la France au cours de la 1ère guerre mondiale.
Puis retour à Tirana, où nous avons eu un rendez-vous avec le ministère des Finances et de l’économie puis une rencontre autour de Christina VASAK, ambassadrice de France en Albanie, avec les membres des groupes d’amitié, des personnalités politiques albanaises et des représentants de la communauté française en Albanie. Un moment d’échange vif, sans filtre, où nous avons pu apprécier la diversité des opinions politiques dans le pays.
Le lendemain, nous avons eu une série d’entretiens officiels avec Erion VELIAJ, maire de Tirana, Gramoz RUÇI, Président du Parlement, puis nos homologues membres des commissions parlementaires des Affaires étrangères et pour l’intégration européenne. Nous avons visité quelques vestiges de l’époque sombre de la dictature, et notamment la « Maison des feuilles » qui était la base secrète de la mise sur écoute systématique de l’ensemble de la population albanaise et des visiteurs étrangers.
Le soir, nous avons rencontré la communauté économique autour de Julien ROCHE, conseiller du commerce extérieur, fondateur et président de la Chambre de commerce et d’industrie France-Albanie.
Cette mission parlementaire a permis à chacun des parlementaires de se faire une nouvelle image de l’Albanie : jeune, enthousiaste, volontaire, mais encore très fragile. Elle a également montré que nos relations bilatérales sont d’une grande qualité : la France soutient par exemple le rapprochement européen de l’Albanie et accompagne ses réformes. Le dialogue politique à haut niveau est continu et confiant, signe d’un partenariat riche et exigeant.