Réunion avec les ONG ELNET et Monitor sur la lutte israélienne contre le terrorisme

Le mercredi 9 février dernier, l’ONG ELNET a organisé une réunion pour expliciter les enjeux de la désignation d’ONG palestiniennes comme « organisations terroristes » par le gouvernement israélien, au regard de la lutte contre le terrorisme, en France et en Europe, et de la mobilisation contre toute forme de financement, européen ou français, à des organisations terroristes.

Pour cela, elle s’est associée à l’ONG Monitor, institut de recherche qui travaille et veille à ce que les décideurs et la société civile agissent conformément aux principes de responsabilité, de transparence et de respect des droits de l’homme universels.

 

Pour rappel, le 22 octobre 2021, le ministère israélien de la Défense, Benny GANTZ, a désigné 6 ONG palestiniennes comme organisations terroristes :

    • L’Union des comités de femmes palestiniennes ;
    • Addameer, association de soutien aux prisonniers politiques;
    • Le CentreBisa de recherche et développement. ;
    • Al-Haq, sur les droits humains, membre de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ;
    • Defense for Children International ;
    • L’Union des comités des travailleurs agricoles (UAWC).

 

Selon le gouvernement israélien, ces ONG sont considérées comme gérées par et au profit du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union Européenne, le Canada et Israël.

Le service secret intérieur israélien (Shin Beth) a accusé ces organisations d’avoir détourné des fonds émanant de plusieurs pays européens au profit du FPLP. Elles ont donc été déclarées illégales sur le territoire.

 

Face à cette décision, la réaction internationale a été critique.

Par exemple, Michelle BACHELET, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que ces désignations semblaient être basées sur des raisons vagues ou non fondées : “sans preuves substantielles adéquates, ces décisions semblent être arbitraires et érodent davantage l’espace civique et humanitaire dans le Territoire palestinien occupé”.

Compte tenu du financement européen d’ONG interdites par Israël, la Commission européenne a lancé une enquête sur les liens présumés entre elles et le FPLP via l’Office européen de lutte antifraude (OLAF).

La France a, quant à elle, estimé que sans preuve tangible de ces liens, elle maintenait son soutien financier à ces ONG.

Amnesty International, Human Rights Watch et de nombreuses organisations israéliennes ont également déploré cette désignation, qui pourrait, selon elles, avoir pour conséquence d’assécher le financement de ces ONG.

 

Pour l’ONG Monitor, le lien entre ces ONG et le FPLP ne fait aucun doute. Par exemple, des membres de la direction de l’ONG UAWC ont déjà été condamnés pour terrorisme et auraient des liens directs avec le FPLP.

 

La présentation du travail de l’ONG Monitor sur ce sujet a permis de comprendre la position du gouvernement israélien sur le sujet.

En tant que Vice-Président du groupe d’amitié France – Israël et membre du groupe d’études à vocation internationale France-Palestine, il est important pour moi de saisir les enjeux des tensions entre les deux territoires afin d’adopter la position la plus objective et juste sur ce conflit international complexe.

9 février 2022